Francesco Tristano Schlimé, un pianiste luxembourgeois
- Ginette Flora Amouma

- 10 juil.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 sept.

©Editpress le quotidien.lu- Francesco Schlimé
A 5 ans, il joue du piano. A 13 ans, il donne son premier concert. Qui est ce nouveau prodige ?
C’est un compositeur luxembourgeois d’origine italienne, né en septembre 1981, pianiste classique et un musicien de musique électronique. Il a débuté au Conservatoire de Luxembourg où il étudie le piano et la musique de chambre. Il obtient un diplôme de piano jazz.
Connu dans les salles de concert classique à l’échelle internationale, il se produit en tant que soliste ou dans un ensemble avec des orchestres comme l’orchestre philharmonique du Luxembourg ou l’orchestre national français de Lille.
Il propose un répertoire de musique classique, baroque et contemporaine.
- C’est un compositeur, il raconte en musique des histoires personnelles et ce faisant, il tire du piano des arpèges qui lui font dire que
« la musique abolit les styles, le temps . »
- Il est producteur et enregistre aussi des morceaux de danse et en 2001 avec l'ensemble New Bach players ensemble qu’il a fondé, il enregistre tout le répertoire de J. S. Bach, des variations Goldberg au Clavier bien tempéré. On voit se profiler l’ombre de Glenn Gould !
Il a étudié à la Juilliard School à New York où il a obtenu le diplôme de Bachelor et Master of Music.
Les sonorités de Bach et la pulsation rythmique de la techno, il combine les 2 styles où le piano résonne dans une texture issue du numérique.
En 2000, il joue avec l’orchestre national de Russie. Depuis cette date, il organise des tournées de par le monde pour faire entendre le son d’un alliage électronique où le classique et le contemporain se rejoignent.
En 2010, il enregistre, dans le cadre d'un film documentaire du réalisateur suisse Daniel Künzi, une version pour piano des 32 variations sur le thème de la Capricieuse (La Capricciosa) en sol majeur, BuxWV 250 de Dietrich Buxtehude, une œuvre qui aurait inspiré à Bach ses variations Goldberg.
Plusieurs concerts jalonnent dès lors sa carrière de 2014 à 2018. Nombre de jeunes artistes interprètent Chopin ou Beethoven pour se signaler au public. Francesco Tristano propose à 24 ans l’intégrale de l’œuvre pour piano de Luciano Berio, un pianiste italien. Il joue Buxtehude, Bach et Frescobaldi.
En 2014, il joue en concert le concerto de J.S.Bach en ut mineur BWV 1060
En 2017, c’est à Tokyo qu’il se produit et participe à un concert organisé en hommage à Glenn Gould à l’occasion du 85ème anniversaire de sa naissance.
En 2018, une nuit spéciale à France Musique lui est consacrée.
En 2022, il sort son album : " On early music "
En 2023, il lance son propre label « Into the future »
En 2024, il donne avec la pianiste Alice Sara Ott, un récital au cours duquel est interprété le Boléro de Maurice Ravel.
Les critiques disent que c’est un répertoire « gouldien » mais Francesco ne joue pas J.S.Bach comme Gould, il en connaît tout le répertoire et le réimpose avec son toucher cabalistique.
C’est une voix nouvelle dans le monde de la musique classique.
Le ministre de la Culture du grand Duché soutient activement la création musicale et lance régulièrement un appel public pour des commandes d’œuvres musicales.
Au Luxembourg, Laurent Menager (1835-1902) est un personnage populaire. C’est un professeur de musique au Conservatoire du Luxembourg et sa longue présence au sein de la sacro-sainte institution a créé autour de sa personne une véritable reconnaissance nationale.
Il a fondé une association qui réunit des choristes et laisse des œuvres divers, chant choral, opérette, symphonies …
Le paysage musical du Grand Duché est ancré dans la tradition et la culture du pays. Theodore Decker (1851-1930) est né à Larochette au Luxembourg. Il s’installe en Bretagne. Il compose des pièces de musique religieuse, cantiques et psaumes en s’inspirant de la liturgie chrétienne.
Son « Lauda Jerusalem, Dominum/ Lauda deum tuum, Sion, Hosanna filio David » d’après le psaume 147 est mondialement connu.
C’est un psaume qui a inspiré les compositeurs depuis la période baroque. Monteverdi, Lalande, Vivaldi, Charpentier l’ont repris.
Francesco Tristano Schlimé est l'héritier de cette longue tradition musicale née des premiers chants sacrés et des airs popularisés par les trouvères qui sillonnaient les sentiers du pays situé par delà les Ardennes.
La place de la musique au sein de la société luxembourgeoise
1/ Au Moyen-âge jusqu’à la période baroque, la musique du Luxembourg porte d’abord une empreinte sacrée.
En effet, à cette époque, le territoire luxembourgeois était réparti entre deux juridictions ecclésiastiques, le diocèse de Liège et l’archidiocèse de Trèves. La musique religieuse s’est développée dans deux courants différents, latin et germanique.
Un jeune trouvère Jacques Bretel parcourt en 1285 la Lorraine et le Luxembourg. Il rencontre Joffroi IV dans son château d’Esch-sur- Sûre, l’asile des ménestrels. Il organise des soirées festives avec chants et danses. De lui sont connus une quarantaine de refrains qui sont encore fredonnés.
Dans les Ardennes, c’est le poète et musicien Guillaume de Machaut qui est connu comme le père spirituel de l’Ars Nova, un courant de musique médiéval qui devient la musique polyphonique médiévale au XIVème siècle.
Le nouveau système de notation à la fois mélodique et rythmique élaboré par le musicien est suivi avec panache. Rondeau, ballades, lais prennent leur envol.
La musique du Moyen-âge se développait dans des corporations. Les représentations théâtrales florissaient sur des sujets pieux et sacrés.
Il y avait en marge de ces groupes des troupes ambulantes qui parcouraient le pays pour diffuser leurs airs populaires.
2 / Durant La période classique et romantique, il y a lieu de mentionner en 1793 la création d’une philharmonie municipale ce qui permit à l’activité musicale de prendre son essor. Des écoles de musique voient le jour à tel point qu’à partir de 1845, le chant est enseigné dans chaque collège et dans les classes primaires. Le solfège, les chœurs et diverses disciplines musicales font partie du programme scolaire.
C’est une activité particulièrement mise en valeur dans les fanfares, les sociétés de chorale, la musique militaire est un fort thème musical très ancré dans la culture du pays.
En 1864, au cours du festival, l’œuvre de Zinnen, l’Ons Heemecht devient l’hymne national du grand Duché.
Cet hymne est à ne pas confondre avec l’hymne du grand duc le De Wilhelmus.
La musique et le théâtre prennent une place importante dans la vie du Luxembourg avec la présence de grands chefs d’orchestre, de prestigieux musiciens comme Henri Oberhoffer, Laurent Menager.
En assistant au concert des 50 ans de l’orchestre de chambre à la Philharmonie de Luxembourg, nous étions pénétrés de l’importance qu’un tel événement pouvait présenter pour les luxembourgeois qui avaient déjà assisté en 2019 à un événement de l'Orchestre philharmonique de Luxembourg jouant "Titan", la symphonie N° 1 de Gustav Mahler.

Ginette Flora
Juillet 2025




Commentaires