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Elise Bertrand, Lettera Amorosa

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© france tv-elise bertrand


Elise Bertrand est une jeune violoniste et compositrice française.  Sa jeunesse, son parcours atypique retiennent l’attention. Elle est non seulement une musicienne qui pratique le violon mais elle joue en même temps qu’elle laisse son désir de composer prendre forme à mesure que son imaginaire emboîte le pas à sa virtuosité.

Aimer la musique, c’est aussi faire découvrir une musique venue de loin. En des temps lointains, jouer d’un instrument et composer allaient de pair. Elise Bertrand étudie et compose en acceptant d’honorer les commandes que de grands ensembles musicaux lui envoient. C’est un défi permanent pour la jeune musicienne qui entre très tôt dans la vie active.


La jeune musicienne


 Elle est née en l’an 2000 à Toulon. Son frère joue du piano et du hautbois. Elise a grandi dans un environnement musical où un piano à queue occupe un espace généreux. Elise  ne se souvient pas quand elle a commencé à pianoter. C’est à l’âge de 5 ans qu’elle entre au Conservatoire de Toulon.

Elle suit le même chemin que son frère quand elle commence à prendre des cours.  Elle choisit le violon à l’âge de 8 ans en gardant le piano pour ses compositions. Ses professeurs l’encouragent à continuer.

A 14 ans, elle entre au Conservatoire du Rayonnement Régional à Paris et remporte plusieurs prix.

En 2017, à 17 ans, elle entre au Conservatoire National de Musique de Paris pour étudier le violon et la composition  et y obtient licence et master.

Elise continue ses études, harmonie, orchestration, des disciplines connexes dans lesquelles  elle fait son apprentissage.


La jeune Elise jouant sa première composition, son premier opus : 12 préludes pour piano




L’amour de la jeune Elise pour la musique


 C’est un amour qui rencontre la littérature quand elle lit la poésie de René Char, de Paul Eluard, de Victor Hugo,  de Claude Roy qui sont les vecteurs de l’étrange symbiose qu’elle sent monter en elle quand  elle souhaite en partager la quintessence. Très tôt, il lui est arrivé d’improviser au piano. Ses premières pièces sont composées au piano, l’instrument qui correspond le mieux, dit-elle à la voix qui vibre en elle.

 De l’habitude qu’elle prend par la suite  de tout noter lui vient l’idée de les jouer avec  quelques musiciens. La musique  de chambre lui convient.

La musique passe par le fait humain, la connexion avec l’autre  car la musique c’est travailler avec des personnes avec qui on passe beaucoup de temps entre répétitions, voyages, concerts, cours, enregistrements et créations et le grand moment où l’on se retrouve seul en scène avec le public.

 Cette expérience, elle le fait dès l’âge de 19 ans quand elle accepte les commandes et que la musique devient un métier. Elle forme un duo puis un quatuor avec ses musiciens.

 Pourquoi le violon ?

Le violon est un instrument physique proche de soi que l’on tient embrassé. Cette intimité avec la prise en main d’une matière porteuse d’une haleine musicale  est très forte. Un bon professeur, c’est celui qui sait faire passer ce courant de véritable adhésion avec la musique. « il y a beaucoup moins de violonistes aujourd’hui », dit-elle.

Elle poursuit plusieurs parcours exigeants. Toute  l’organisation de son temps tourne autour de la musique. Elle a passé le BAC TMD (baccalauréat sciences et techniques de théâtre, musique et danse) après être passée par la classe CHAM (classes à horaires aménagés en musique) et de l’enseignement par le CNED qui est une formation à distance. 

 « J’aurais pu faire autre chose mais j’ai commencé très jeune en musique. Il y a aussi peut-être une prédestination familiale.  Le milieu de l’art est lui-même exigeant et j’ai été très tôt confrontée aux exigences de ce secteur. J’ai appris à les maîtriser et à continuer dans cette voie. Composition et violon, c’est une vie d’apprentissage constant.
D’autre part il faut aussi explorer, laisser la curiosité nous embarquer dans cette aventure qui est la redécouverte de certains musiciens, d’œuvres oubliées et de sensibiliser ainsi le jeune public. Il s’agit d’oser aller vers la musique et être sans cesse curieux de découvrir qu’il y a encore et toujours des choses à découvrir. »

 Le répertoire d’Elise Bertrand 


-   Après 2 préludes pour pianos, elle écrit un cycle de mélodies « Ame de nuit » et remporte le prix d’honneur.

 -    En 2019, elle obtient le 2ème prix du concours international Ginette Neveu.

-     En 2021, elle participe au festival de Pâques d’Aix en Provence.

-     En 2022, elle devient artiste en résidence à la chapelle Reine Elisabeth à Bruxelles.

-     En 2023, elle obtient son 3ème cycle supérieur en violon.

-   En 2024,  elle est la révélation soliste des Victoires de la musique classique avec sa sonate-poème op 11




- En 2025, elle se produit dès lors comme soliste avec l’orchestre des lauréats du Conservatoire de la cité de la musique dans le 2ème concerto de Karol Szymanowski.


 Son poème pour violon et piano est une commande de Renaud Capuçon.

 Impression liturgique  est une pièce pour flûte et piano.


 Trois mélodies sont inspirées des poèmes d’Eluard dont le " j'ai fermé les yeux pour ne plus rien voir, j'ai fermé les yeux pour pleurer ... "




 Ame de nuit,  pièce pour voix et piano est composé sur des poèmes de Maurice Maeterlinck (âme chaude), de Claude Roy (la nuit) et de Victor Hugo ( Nuits de Juin).


 Son premier album   «  Lettera amorosa »  est publié en 2022. La musique rejoint la poésie lyrique des grands poètes.

C’est une musique de chambre avec flûte, alto, violoncelle. Elise interprète ses compositions inspirées du recueil de poésies de René Char « Lettera amorosa ». C'est une pièce en quatre mouvements, chacun s'inspire d'un poème du recueil Lettera amorosa de René Char. Il n’est que de lire quelques passages de ce recueil pour comprendre pourquoi Elise a insufflé sa propre âme à ces chants lyriques :

 « Il est des parcelles de lieux où l’âme rare subitement exulte. Alentour ce n’est qu’espace indifférent. Du sol glacé elle s’élève, déploie tel un chant sa fourrure, pour protéger ce qui la bouleverse, l’ôter de la vue du froid. » 
« Je ne confonds pas la solitude avec la lyre du désert. Le nuage cette nuit qui cerne ton oreille n’est pas de neige endormante mais d’embruns enlevés au printemps. » 

 Extraits de Lettera amorosa de René Char.



   

Dans ce recueil,  le poète chante un amour qui est source de bonheur, qui crée un monde indépendant, une autre planète, un autre élément de la nature, celui qui est invisible mais tout aussi naturel, qui fleurit comme toute espèce  végétale et minérale, abondant et infini comme l’océan, immense et sans limites.

Mais le poète rappelle que c’est aussi un élément naturel qui est voué à la mort car l’homme est mortel, ses sentiments sont tragiques.

La création sublime renvoie à ce sentiment et devient l’offrande ultime dans l’espoir de gagner en immortalité ce qui est enlevé dans la finitude. La création traverse le temps, c’est l’offrande lyrique pour faire durer ce que la mort fait disparaître.


Le prestigieux parcours musical d’Elise Bertrand ne fait que commencer. Piano composition, violon, ce sont les trois piliers de sa créativité, son trident.

Ginette Flora

Août 2025


2 commentaires


Nicole Loth
Nicole Loth
30 août

Une envolée Lyrique de cette jeune Elise Bertrand, de grand tallent.

Grand merci chère Ginette pour cette découverte.

Belle et douce soirée...

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En réponse à

Douce soirée à toi aussi, chère Nicole.

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