Dietrich Buxtehude, compositeur allemand
- Ginette Flora Amouma

- 14 juil. 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 nov. 2023

C'est un compositeur allemand d'ascendance danoise, né en 1637 au Danemark et mort à Lubeck en 1707 en Allemagne.
Il s'inscrit dans la période musicale baroque de son temps après avoir reçu de son père, organiste, une formation musicale qui le fait parvenir à la fonction d'organiste comme son père. Pendant huit années, il exerce son métier au Danemark.
Ensuite, il s'installe à Lubeck en Allemagne et devient organiste de l'église Sainte Marie, charge qui est conditionnée par l'obligation d'épouser la fille de l'organiste sortant. Buxtehude accepte la clause, se marie et fonde une vaste famille.
Il déploie une intense activité. Outre sa charge d'organiste et d'administrateur, il dirige un ensemble musical, il supervise des ateliers de musique dans une école et il instaure des veillées musicales, les Abendmusiken, des concerts spirituels proches de l'oratorio.
Ses pièces pour orgues, il les compose de sa libre volonté sans avoir à suivre un cahier ou un répertoire. Son talent lui vaut une réputation au sein de ses contemporains, Schutz, Pachelbel ... et parmi les élèves qu'il forme.
Ainsi, J.S. Bach lui voue une telle admiration qu'il parcourt à pied 400 kilomètres pour approcher le maître. ( une anecdote qui a largement circulé )
La transmission de sa charge pose problème quand les postulants réalisent que la succession de Buxtehude est conditionnée à une clause d'engagement marital obligatoire avec la fille de l'organiste sortant ( ce qu'a contraint de faire Buxtehude lui-même )
Mattheson, Haendel, Bach qui avaient répondu à la candidature se rétractent et c'est Schieferdecker qui lui succède en acceptant d'épouser la fille aînée de Buxtehude.
Buxtehude meurt à l'âge de 70 ans en laissant une grande variété d'oeuvres musicales.
Son nom reste attaché à la restauration d'une tradition musicale qui est de faire des veillées durant la période de l'Avent, les 24 jours avant la naissance du Christ, des concerts spirituels ou profanes qui perdureront jusqu'au XIXème siècle.
Ces " musiques du soir" sont la grande fierté de Buxtehude qui dit que cette activité " ne se faisait nulle part ailleurs" .
Malheureusement, il ne reste de ces soirées musicales que la pièce BuxWV 133 "Cinq Abendmusiken" datée de 1700.
Un certain regain d'intérêt pour la musique baroque a fait qu'à partir des années 1970, les oeuvres baroques et celles de Buxtehude ont refait surface.
L'œuvre de Buxtehude
C'est le plus grand musicien allemand, qui a une place atypique entre Schutz et Bach.
1/ Les pièces pour orgue
les toccatas ou préludes à écouter le prélude BWV146
Orgue de l'église Sainte- Marie du Danemark
2/ Les cantates, oeuvres vocales sacrées
Un exemple de piété, le sacré dans sa divine pureté.
3/Les chorales pour orgue le Magnificat et le Te deum
4/ La vingtaine de sonates en trio ( clavecin, violon et viole de gambe ) sur une structure variable, colorée dont il faut admirer la virtuosité des musiciens. est un mélange d'exubérance et d'intériorité.
A noter cet enregistrement de l'Ensemble Masques et vox Lumini (Ed. Alpha Classics 2018) Sonate Bux WV 34
Buxtehude par ses sonates témoigne de l'inventivité dont il fait preuve.
C'est ce que la critique, étonnée par son audace appelle " le style phantasticus " aux inflexions épanouies, intimistes et qui demandent virtuosité et improvisation.
" Orgie de rythmes , disent les critiques, faconde, ....", les sonates de Buxtehude sont un véritable régal, un jeu polyphonique qui est une réussite.
L'ensemble musical " Les timbres" interprètent la sonate op.1 N° 6
Buxtehude est le géant qui impressionna J.S. Bach.
Surprenante, cette musique " décoiffante ", rapide , éclatante, se laisse aller à prendre la joie " à pleins violons".
Approcher Buxtehude c'est faire tomber tout ce qu'on en a gardé de suranné pour découvrir un toucher qui vous emporte !
Juillet 2023
Ginette Flora




une découverte totale .. c'est grand et fort ... et la puissance s'écrit ..
J'ai lu et relu les quatre dernières lignes de ton texte qui disent si bien mon émotion à l'écoute de cette nouvelle découverte...
Bien que peu sensible, à cause de problèmes d'audition, à l'instrument extraordinaire qu'est l'orgue, je suis heureux de trouver Dietrich Buxtehude sur ces pages. Le simple fait que J.S. Bach l'admirait (il s'absenta en effet presque un semestre pour rencontrer le maître) m'a amené à découvrir jadis ce compositeur. Je me souviens de l’éblouissement que me procurèrent ses Abendmusiken, dans leur esprit comme dans leur forme.
Un enregistrement intéressant fut réalisé par l'Ensemble Masques et Vox Lumini (éd.Alpha Classics 2018).
Je me permets de placer ici le lien vers la Playlist (mon petit grain de sel qui j'espère ne dérange pas) :
https://www.youtube.com/watch?v=NKk_80_TSfE&list=OLAK5uy_kV38Xp-nuDliFaWbHUQrMQ8fiGHXML1-A