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Padre Antonio Soler, le Catalan

Dernière mise à jour : 6 juin


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Né en 1729 et mort en 1783, c’est un compositeur espagnol du XVIIIème siècle, jouant du clavecin et de l’orgue. Il est considéré comme un virtuose et apprécié pour la grande variété de son répertoire. On est agréablement surpris par  la  grande richesse de son œuvre qui aime évoluer dans  la tonalité radieuse et joyeuse caractéristique de ses sonates. Son style teinté de folklore ibérique, rappelant celui de son contemporain Scarlatti, apporte une grande vivacité à ses compositions.

 « Le fandango » est sa plus grande œuvre, la plus admirée, la plus connue.   


Interprété par Jean Rondeau



On l’appelle le Catalan car il est né à Olot dans la  région de la Catalogne au Nord-est de l’Espagne.  Après des études  musicales  à l’école de Montserrat, il est nommé maître de chapelle à Lérida, en Catalogne.

 En 1752, il devient moine dans le monastère de l’Escurial, vaste territoire situé non loin de Madrid.  Ordonné prêtre, il ne quitte plus la communauté des Hiéronymites de San Lorenzo d’el Escurial en étant le maître de chapelle, le principal musicologue et le précepteur du dauphin, le prince Gabriel.

 Padre Soler a vécu sous la protection de Charles III qui lui a confié l’éducation musicale de son fils Don  Gabriel de Bourbon.

Les familles royales depuis Ferdinand VI et Marie Barbara puis celles de Charles III avaient l’habitude de prendre leurs quartiers d’automne dans leur résidence royale des Bourbons d’Espagne. C’est en venant à la cour du roi que Padre Soler rencontre Domenico Scarlatti, l’autre grand musicien que Soler admire  et prend pour modèle.   

 Soler fut ainsi invité à des concerts «  des academias », organisés au Prado ou à Aranjuez.

(Le compositeur espagnol aveugle Joaquin Rodrigo  évoque ces fastes d’antan dans son célèbre Concerto d’Aranjuez- ci-après un extrait) )

 



L’œuvre de Padre Antonio Soler


Son talent se révèle dans ses compositions les plus espagnoles  où il excelle dans des sonates au tempo rapide et énergique.

Le fandango en est l’exemple le plus spectaculaire.

Les sonates montrent surtout la capacité d’inventivité  de Padre Soler.

Sa production est variée, immense, giboyeuse.

Il ne compose pas seulement des pièces sacrées. Il aime aussi la musique profane en écrivant des comédies, des mystères  et des danses.

Le tout est alerte, vivant, plein de charme et pétillant.

Tradition et innovation, passé et futur, le tout dans un registre qui ne s’éloigne pas du rythme folklorique national, Padre Soler reste apprécié pour son style particulier.

Car si Scarlatti est un virtuose, Soler l’est aussi. Tous deux s’appliquent à rendre les particularités rythmiques du folklore  ibérique.

 Tous deux sont virtuoses :

-      Leurs mains sur le piano se croisent rapidement et Soler est plus véloce, plus imprégné de sensibilité.

-       Les notes s’enchaînent à folle allure et Soler les retient parfois pour faire trembler une seule note.

-        La main court sur le clavier et fait voleter les gammes et les arpèges.

-        Soler se dit disciple de son mentor Scarlatti mais le style de Soler se détache peu à peu de l’influence de Scarlatti et Soler va seul sur sa route musicale en composant des mélodies plus douces, plus sensibles  et ses menuets en quelques mouvements s’inscrivent dans son répertoire sans pour autant perdre le fil conducteur du fond ibérique.

 

 

La sonate n° 10 en si mineur

 




C'est un sonnet enlevé, dynamique, sautillant. Quelle joie !

Admirez le jeu des mains qui se croisent !

Des pas de danse, des pas de danse, vous dis-je !


La sonate N°84 en ré majeur





Sa liberté de mouvement ( il enseigne au palais pour le fils des souverains) et ses succès font des jaloux au sein de la communauté monacale.

 Il meurt tristement sans avoir obtenu la mutation qu'il souhaitait pour échapper au climat délétère de son entourage conventuel.

Sa plus célèbre composition reste le Fandango malgré la beauté de nombreuses autres pièces qu'il est séduisant d'explorer pour un plaisir chaque fois redécouvert dont " Les Mystères de Noël ", les Villancicos.





Ginette Flora

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Décembre 2024

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