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Le Musée Fantastique de la Bête du Gévaudan

Dernière mise à jour : 11 févr.


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C'est une création personnelle de Lucien Gires. D'abord une ébauche, resté à l'état de projet puis lentement mûri, le musée ouvre ses portes en 1999.

A Saugues, on ne peut pas ne pas parler de la bête du Gévaudan. On a écrit, on a composé, on a eu peur. Les légendes et les loups ont tellement circulé entre les pages et les couleurs des livres qu'on arrive à Saugues avec déjà la vue de la bête sculptée au bois rouge du sequoia, rugissant à l'entrée du village. Il s'agit d'une sculpture de Jean-Pierre Coniasse.


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Lucien Gires illustre par des dessins, des peintures et des photographies de ses sculptures le livre de Jean Richard : "La bête du Gévaudan dans tous ses états ".

C'est un livre truffé de croquis, de dessins, de sculptures et d'anecdotes.


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Lucien Gires est lui aussi dans tous ses états, il voudrait laisser une trace de cette légende à Saugues. Il se promène dans le forêt, croit apercevoir le loup, cela devient une obsession.




Il décide en 1988 de construire un musée à Saugues. Une maison est en vente et il se jette sur cette opportunité avec l'aide de son association, de sa fille Blandine et de ses amis dont le sculpteur Jean-Pierre Coniasse.

Les travaux dureront quatre années. Jean Richard l'écrivain, spécialiste de la question, apporte sa contribution pour maîtriser les détails propres à la vie de l'époque. Les tableaux animés exigent le savoir-faire de techniciens. Deux sociétés Son et Lumière sont engagées.

Le musée retrace l'histoire de la bête du Gévaudan qui ravagea la région de Saugues et ses alentours durant la période allant de 1764 à 1767.

Vingt-quatre scènes reconstituent l'atmosphère de l'époque. Soixante-huit personnages sont créés. Colporteurs, soldats, victimes, aubergiste, religieuse, la cour de Louis XIV sont joués par des comédiens. Les costumes sont cousus de toutes pièces.

En 1999, le musée ouvre ses portes et ses quatre étages.

C'est devenu un lieu mythique. La visite ne fait qu'augmenter le mystère. Loup ? Hyène ?


La bête du Gévaudan


Les attaques ont lieu au Nord de l'ancien pays du Gévaudan. D'un fait divers isolé, l'évènement devient une tare maléfique et atteint rapidement des proportions virales. Des rumeurs l'alimentent puis la peur s'installe. Quelles sont les raisons qui poussent la bête à tuer ?

- Est-ce un châtiment divin destiné à punir la population de quelque indifférence commise à l'égard de Dieu ? L'évêque de Mende demande à ses ouailles de prier tous les dimanches et d'être assidu aux intentions de prière et autres offrandes.

- Est ce un animal dressé pour tuer ? La question d'un prédateur est évoquée ou même d'un sorcier.

Car la bête ne s'attaque qu'aux femmes et aux enfants. Tout débute à Langogne où l'on retrouve le corps d'une jeune fille de quatorze ans, Jeanne Boulet, dépecée par une bête féroce.

Malgré les battues, la liste des morts s'allonge. Plus d'une centaine de femmes et d'enfants sont retrouvés déchiquetés et décapités.

la psychose s'installe :

"C'est une bête avec une très grosse tête, des flancs rougeâtres, avec une bande noire tout le long du dos, une queue très touffue, des pattes larges munies de grandes griffes."
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Le sujet est abondamment traité. Des feuilletons sont publiés qui entretiennent la peur. Le village se barricade, nul n'entre ni ne sort sans être accompagné. Cet événement, resté localisé dans le petit hameau ne tarde pas à arriver aux oreilles du Roi qui donne l'ordre d'abattre la bête en envoyant son élite armée " Les dragons du Roi" jusqu'à ce qu'un loup soit abattu en 1765. Son corps empaillé est envoyé au Roi mais c'est une duperie. Nul ne sait encore que pour éviter au roi un motif d'humiliation et pour redorer son image, on maquille cet acte en acte de bravoure. En réalité, la bête, la vraie, n'est pas abattue et l'hécatombe continue.

L'animal blessé à plusieurs reprises résiste. On le diabolise, on lui prête même des pouvoirs surnaturels. On le pourchasse, il insiste et réapparaît. On l'aperçoit en Auvergne, en Ardèche, dans le Cantal et la Lozère.

Deux ans plus tard, en 1767, le paysan Jean Chastel abat un loup. L'autopsie affirme que la bête est un croisement entre un chien et un loup. Après cette date, il n'y eut plus aucune mort.


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Cette histoire est reprise avec de copieux détails dans le Musée pour se rapprocher le plus près possible d'une reconstitution réaliste : durant trente-cinq minutes, les quatre années de terreur sont racontées dans une visite dominée par l'obscurité. Des spots lumineux jettent du clair-obscur sur les murs et sur le sol, sur une terre où les personnages semblent vivants et miment des scènes issues d'une époque qu'on voit se dérouler sous nos yeux captivés et terrifiés !

La légende de la bête du Gévaudan est régulièrement entretenue.


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Les dragons du Roi essaient de ramener l'ordre dans les populations affolées.





A la cour du Roi, on se concerte pour trouver une solution à un fait divers qui prend des proportions inquiétantes.

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Les paysans découvrent les corps ensanglantés, autant de scènes qui redonnent au récit une couleur d'authenticité.

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Tous les mannequins sont doublés par des comédiens dont les dialogues au timbre caverneux engendrent des frissons.


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Le rêve de Lucien Gires de pérenniser la légende est largement abouti. Le Musée fantastique de la bête du Gévaudan continue d'attirer moult visiteurs curieux d'entendre à nouveau le récit qui s'est perpétué de génération en génération.

Ginette Flora

Juillet 2024


7 commentaires


Colette Kahn
Colette Kahn
16 juil. 2024

Je ne connaissais pas ce musée... et pourtant la bête de Gévaudan fait partie de mon imaginaire d'enfance. Merci Ginette !

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magnifique voyage dans cette histoire-légende, j'ai adoré et j'ai envie d'aller voir ce musée ... Merci à toi !❤️

Modifié
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J'ai été étonnée aussi de découvrir un musée consacré à un événement de ce genre !

C'est incroyable tout ce qu'il y a autour de nous !

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Fredoladouleur
Fredoladouleur
07 juil. 2024

Il faudra bien que je me décide à les faire un jour ou l'autre ces quelques 200 kms qui nous séparent du musée fantastique de la bête du Gevaudan ! En attendant, ton texte nous redonne du poil de la bête et ce n'est pas pour me déplaire ! Merci à toi, Ginette ! ^^

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Elisabeth Rolland
Elisabeth Rolland
07 juil. 2024
En réponse à

Bien sûr Fred ,Saugues et ses environs mérite le détour c'est vrai que ce fut une une vraie découverte pour nous pleine de légendes et d'artistes avec qui nous avons pu échanger.

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