top of page

Le chant du ménestrel d'Alexandre Glazounov


ree

Quand on l'entend pour la première fois, on a un mouvement instinctif vers l'épaule droite. Qui s'est logé là pour jouer cet air pointilleux, ce chant du ménestrel ?

Ne parlons pas d'ange gardien, s'il est là, tant mieux mais on est confondu par l'arrivée d'une présence qui s'approche.

Tout est dans l'approche, des pas non pas furtifs mais attentifs avant que l'écoute ne soit totale, acceptée parce qu'elle rassasie une faim qu'on ignorait.

C'est ce qu'apportaient avec eux les ménestrels quand ils passaient par les sentiers et que leurs chants filaient se répandre dans les rameaux.

Glazounov s'en est souvenu de ces chansons des troubadours du Moyen-Age dans la Russie ancienne.





La musique avance de façon expressive et mélancolique. Elle a été écrite pour un violoncelle afin de révéler le son que peut rendre l'instrument quand il est poussé jusque dans ses extrémités. Le musicien montre toutes les aptitudes du violoncelle à s'épanouir dans le registre lyrique.






L'œuvre originale s'adresse à un ensemble instrumental composé d'un violoncelle solo, d'un piccolo ( sorte de flûte), de flûtes et de hautbois, de clarinettes, de bassons, de cors et de cordes.

C'est la version pour piano et violoncelle qui est la plus populaire, mélodie classique qui réveille un lointain écho d' un vide abyssal que la musique cherche à remplir.


ree

Alexandre Glazounov est un compositeur russe né en 1865 et mort en 1936. Il fut longtemps professeur de musique et chef d'orchestre. Il a dirigé le Conservatoire de St Pétersbourg et a compté parmi ses élèves le musicien Chostakovitch.

Glazounov présente une stature imposante dans le milieu musical russe, reconnu et adulé de son vivant. Il joue et compose dès son plus jeune âge. Bénéficiant de l'admiration d'un mécène, il peut donner des concerts et publier ses compositions.

Dans les années 50-60, sa musique était considérée comme surannée. Ses étudiants n'hésitaient pas à lui en toucher quelques mots mais quelques pièces conservent encore un état de grâce comme son ballet " Les saisons ", son concerto pour violon, son poème symphonique et son chant du ménestrel.

Il écrit beaucoup de concertos et de symphonies, de musiques de ballet, de musiques de chambre et des musiques orchestrales. Après plusieurs années d'enseignement, il s'exile et s'installe à Paris en 1929. Il meurt à 70 ans en 1936 à Neuilly sur Seine et curieusement, on ne parle plus de lui.

Une certaine redécouverte de sa musique commence à se faire au début du XXIème siècle. C'est comme si on entendait un ménestrel nous chanter une de ses pièces favorites. Glazounov avait ce génie de savoir faire une élégie en mêlant la trame ethnique à la musique classique européenne.


Son élégie en sol mineur, op 44, composée en 1893 est portée par un tempo d'adieu. On pense que l'élégie est dédiée à ses chers amis Rubinstein et Tchaïkovski morts en 1892. Si la tristesse y est sensible, le souvenir d'une belle amitié s'impose par un allegretto qui fait durer l'émotion.




Ginette Flora

ree

Novembre 2024



4 commentaires


Colette Kahn
Colette Kahn
02 nov. 2024

Merci Ginette pour ce pur moment d'émotion...

Modifié
J'aime
En réponse à

C'est comme si on écoutait ce morceau sur un vieux tourne-disque !!

J'aime

superbe découverte ... une douceur et une mélancolie qui parlent au coeur ..j'ai adoré le dernier morceau encore plus que les autres.❤️

J'aime
En réponse à

J'ai découvert ce compositeur et j'en suis tout heureuse .

Oui, le dernier morceau a un charme gracile que j'aime aussi.

J'aime
bottom of page