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La page de Marcel Faure - Poésies Mai 2025



Pour éclairer le ciel

La lumière de l’amour

 

Les hommes sont en manque

Alors le bleu fait gris

 

Aimer aimer toujours plus

Le travail d’une vie

 

Ce désir fou de l’autre

Un programme plein de tendresses

 

Vois la clarté nouvelle

Au bout des mains tendues

 

Le ciel pourrait vibrer

Comme un premier matin

 

Perdue dans l’avenir

Une étoile s’allume

 

**

Pour défier l’éternité

 

Aux chemins inutiles

Aux amours buissonniers

Aux matins oreiller

Aux pluies qui s’évaporent

Aux fleurs de passage

Aux hommes si fragiles

Aux idées qui s’évadent

Aux plumes si légères

Aux pollens évanouis

Aux mirages d’oasis

Aux châteaux de sable

Aux mots qui s’envolent

 

À l’ordre des choses

Qui ne sait résister

Au premier mot d’amour

 

**

 

Toi qui cherches du bleu

Dans le ciel

Ou dans un regard

Sois fou

Déchire l’aurore d’un mot

Bleu par exemple

Et c’est comme un premier matin

Qui entre par la fenêtre

 

Ça marche à tous les coups

Jaune et le soleil lèche tes mains

Vert et la forêt embaume ta chambre

Émeraude poissons glissant dans la mer

Noir pour attraper la nuit

Et les étoiles se pressent

Pour embellir tes rêves

 

Pierrot mon poète de lune

Trempe trempe ta plume

Aux couleurs de la vie

Et la beauté t’invente un arc-en-ciel

Ô fous d’espaces

Tout tient en un seul mot

Qu’un poète a écrit

Pour chacun il diffère

Cherche lis et trouve

 

**

 

Face à la nuit

Il est seul

Il a peur de ses rêves

 

La ville brille encore

Il se jette dans sa lumière

Jusqu’à l’aube salvatrice

 

Les yeux papillons

Il s’arrange avec le sommeil

Cafés de plus en plus serrés

 

Cet homme à contre-jour

Me montre du doigt

Je suis son oreiller

 

Ma mémoire de forme

Plaide pour qu’il s’allonge

Et je l’avale pour quelques heures

 

**

 

Sueur de nuages

Qui s’insinue

Buée du ciel

Sur les vitres

Sur ma peau

Et qui s’incruste

Au ralenti

Un geste essuie-glace

Ma main humide

 

Soleil voilé

Brise en suspend

Perles sur la ferronnerie

L’épaisseur de l’air

Se mesure en millilitres

 

Puis sans prévenir

Dissolution

 

**

 

Jusqu’à l’éclipse

 

Rêverie de lune

Qui étire la nuit

Recoudre l’aube

Sans disparaitre

 

Et flâner au soleil

Jouer avec la plage

Câliner les vagues

Se gorger de marées

 

Comme de collines

Remonter les rivières

Se baigner aux sources

Pousser jusqu’aux cimes

 

Bruler bruler jusqu’au noir

Ses dernières cartouches

Escamoter la lumière

Dérouter les badauds

 

**

 

Paysage d’hiver

 

Roche crispée sous le gel

Le paysage tendu

Craque de tous ses os

 

Un arbre en nuisette blanche

Voudrait piétiner

Pour se réchauffer

 

Lissant la route de verglas

La nuit tombe et grelotte

En refermant son piège blanc

 

 

**

 

Jeter le bruit

Que reste-t-il dans le silence

La béance des heures

Et cette petite musique

Qui bat qui bat

Régulière ou chaotique

Au rythme de tes humeurs

 

Ah ce soupir

Qui ponctue l’attente

Il sort de ta poitrine

Brouille un peu l’air

Et réchauffe tes paumes

Trente-sept degrés

Tu es vivant

 

Qui bat qui bat

Ton ami le plus sûr

Tambourine en cadence

Métronome intime

C’est un silence plein de toi

Qui bat qui bat

Sans jamais bégayer

 

**

 

Marchand de couleurs

Je voudrais du bleu

Pour raccommoder le ciel

Un fil de pluie

Pour capturer l’arc-en-ciel

Et s’il vous en reste

Un peu de Klein

De Matisse

De Picasso

Pour de vieux tableaux

C’est pour Daniel

Un faiseur de poètes


**

 

 

 

Dans le tumulte des saisons

Remous tremblants

Des corps hésitants

 

À l’écoute des feuilles

Espérer le voyage

Qui nous emportera

 

Entre rire et larmes

Nous serons dans le vent

À l’aube d’un jour nouveau

 

Toujours vivants

Toujours fragiles

Toujours debout

 

**

 

La mue des montagnes

Se cache dans les rivières

Galets sable fin

 

**

 

Mes rêves portent des voyages

Avec mes jambes je partirai

Le paysage défilera lentement

Se laissera voir vraiment

Et le chemin apprivoisé

Me conduira loin

Plus loin que mes rêves étriqués

Là juste à côté

Là où tu m'attendais

 

**

 

Choisir le vent

Sa folie tourbillonnante

Dans l'euphorie de la pluie

 

Le capturer un instant

Dans ses cheveux

S'ébouriffer d'espace

 

Ou sa tendresse de printemps

Ses odeurs fraîches

Déposées sur les joues

 

Dans les embruns du jour

Fouetter sa vitalité

Aux rafales qui passent

 

Choisir le vent

Jusque dans ses colères

Qui réveillent nos sens

 

**

 

Accrochées à nos basques

Nos peurs de Cro-Magnon

Toujours les mêmes

 

La pluie qui nous martèle

Jusqu’à boire nos maisons

Par crues interposées

 

Le soleil qui ravage

Nos meilleures semailles

D’un trop plein d’été

 

La mer trop curieuse

Qui gratte nos falaises

Et nos châteaux de sable

 

Jusque dans ses entrailles

La terre remue nos tripes

Et craque nos demeures

 

Quand le feu se démène

Nos chaumières de paille

Brûlent plus qu’allumettes

 

Nos peurs nous poursuivent

Nous pleurons sur nos cendres

Refusant les leçons

 

Marcel Faure

Juin 2025

2件のコメント


Élisabeth
il y a 11 heures

Bravo pour ces saisons délicatement déclinées

Merci aussi !

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nicole.loth
nicole.loth
il y a un jour

Les éléments, la nature, que cela est beau Marcel. Merci beaucoup.

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