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La page de Marcel Faure-Poésies Avril 2025

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Bleu Lisière

(Avec la participation involontaire des poètes du groupe Lisière)

 

Ce bleu tombé du ciel

Et qui déjà n’est plus

Qu’un mot sur le papier

Mot-lumière

À fondre le poème

Dans la langue du rêve

S’y perdre

Au bord du temps

S’ouvrir

Parler au vent

Azur assurément

Y a-t-il du bleu aujourd’hui

Une réponse du ciel

Que le mur absorbe

Par petites touches

La mer peut-être

Où saigne une orange

Enrobée de mystères

Quand le surréalisme

Dévoile sa palette

Aux couleurs de Lisière

 

**

 

Trop de bleu

Mes yeux se noient

Dans l’azur

 

Bouée d’air

Je surnage

Merci la terre

 

Et tes yeux alors

Ouf ils sont noirs

Je suis sauvé

 

**

 

Y aura-t-il du bleu aujourd’hui

Je parle du ciel

Pas de ton visage

Qui n’en manque pas

Je téléphone

Je signale

On vient frapper à ta porte

Non non tout va bien dis-tu

Dissimulée derrière ton épais maquillage

 

Quand mon impuissance me pèse

Pour soulager mes orages

Je cherche du bleu

Là-haut

Pour ouvrir l’horizon

De tes jours trop sombres

 

**

 

Père Noël

 

Plongée dans l’hiver

En guirlande ma barbe

Se pare de givre

 

Une capuche pour hôte

Père-noël ambulant

Les enfants me poursuivent

 

De colère mes joues

En sont rouge pivoine

Et se fondent au décor

 

Je n’ose plus sortir

Que bien emmitouflé

Ah vivement l’été

 

**

 

Cueillette

 

Flambeur de coquelicot

Il faudrait laisser aux fleurs

Le temps d’embraser les collines

 

Plus il consomme

Plus il se consume

Avant même que le champ

Brulé par le soleil

Ne soit plus que paille

 

Pendant que le peintre immortalise

Je rêve d’un bouquet

Je résiste je résiste

Mais

Avant que le tableau ne soit sec

Je cueille

Dans mes mains les pauvres tiges

Fléchissent

Et le pétale triste

Me fait la gueule

 

Panique

 

Nos rêves désordonnés

En quête de réel

Sont en panique

 

Qu’avons-nous besoin

De dévisager le monde

Sous l’angle des vacances

 

Est-ce notre seule ambition

La mer et la plage

Sous un soleil exotique

 

Cette envie d’ailleurs

Fait gémir les jours

Qui pourraient être heureux

 

Certes du plus profond des âges

Nous sommes nomades

Alors marchons

 

Marchons avec nos jambes

Pour aller voir de près

Ce qu’il reste de nous

 

**

 

Vibration

 

Qui écoute la vibration des arbres

Se sait vivant

Dans le silence

La pulpation du sang

Et c’est un chant d’oiseau

Qui arrive aux oreilles

 

À l’aube les étoiles

Dispersent les rêves

Qui peut les retenir

Se sait vivant

Et c’est d’un battement d’aile

Qu’alors il s’éveille

 

Oh je l’entends

La rosée qui s’évapore

Elle est comme un baiser

Sur ma peau alanguie

La terre est là

Qui murmure son chant

 

L’instant est un poème

Où se niche le jour

Je sais que ma parole

Est une éternité

Jetée aux quatre vents

Et je me sens vivant

 

**

 

Oh ce spleen des jours

Sur le blafard de ton visage

Que tu promènes sur le trottoir

 

La ville clignote des vitrines

Sur l’écran noir de tes pensées

Tu cherches une éclaircie

 

Je suis souvent cet homme

Qui erre sans autre but

Que de croiser un regard

 

**

 

Prairies grasses

Arrachées à l’enfance

Couvertes de pavillons

Une tondeuse herbivore

Broute bruyamment le gazon

 

Bien au sec sur la colline

Des vaches mastiquent une mixture

Où sont les fleurs

 

Il y en a sur l’étiquette

De quoi rassurer le quidam

Sur le bien-être animal

 

Et vous pauvres mal-lotis

Le saviez vous

Vous êtes en zone inondable

 

**

 

Aube immense

Bleue de promesses

Aux bruissements d’espoirs

 

Une envolée d’oiseaux

Dérange quelques feuilles

 

Dans la clarté diffuse

Le ciel affute ses couleurs

 

Flairant le vent

Un nuage aère

Sa laine blanche

 

Une rosée fidèle

Lèche l’herbe des prés

 

Encore un pied dans la nuit

J’avance vers la lumière

 

**

 

Feuilles d'arbre

Qui froissent le silence

Mon corps frémit

D'une sève nouvelle

 

Mes yeux virent au vert

Et le jour murmure

Dans mon oreille

La parole du vent

 

Jeté à l'abandon

Un baiser dépose

Sur mes lèvres offertes

Son délice d'amour

 

Mon cœur tambourine

Son poème de sang

Pour les mille visages

Que feuillette le vent

 

Posé sur une feuille

Qui résiste à l'automne

Le silence me porte

Plus loin qu'une promesse

 

 Nous ne savons plus respirer

La machine marche

Inspiration expiration

Marche en roue libre

Sans y penser

Un acquis que personne ne met en cause

Mais nous ne savons plus respirer

Sentir les nuances de l'herbe

La saveur du sel dans les embruns

La fraîcheur vivifiante du matin

L'humidité de l'air sous la pluie

L'humus le tendre humus fleur de terre

Non nous ne savons plus respirer

Que l'air pollué des villes

Nos narines s'égarent

Dans des senteurs artificielles

Nous nous étouffons

Consciencieusement

Avec application

Enfants modernes de l'industrie

Nous ne savons plus respirer

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© images Internet

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Les poésies de Marcel Faure

Mai 2025

**

 

1 commentaire


viviane parseghian
12 mai

la poésie de Marcel ... un cadeau, une magie ... et j'adore !❤️

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