La page de Marcel Faure-Poésies Avril 2025
- Ginette Flora Amouma

- 10 mai
- 4 min de lecture

Bleu Lisière
(Avec la participation involontaire des poètes du groupe Lisière)
Ce bleu tombé du ciel
Et qui déjà n’est plus
Qu’un mot sur le papier
Mot-lumière
À fondre le poème
Dans la langue du rêve
S’y perdre
Au bord du temps
S’ouvrir
Parler au vent
Azur assurément
Y a-t-il du bleu aujourd’hui
Une réponse du ciel
Que le mur absorbe
Par petites touches
La mer peut-être
Où saigne une orange
Enrobée de mystères
Quand le surréalisme
Dévoile sa palette
Aux couleurs de Lisière
**
Trop de bleu
Mes yeux se noient
Dans l’azur
Bouée d’air
Je surnage
Merci la terre
Et tes yeux alors
Ouf ils sont noirs
Je suis sauvé
**
Y aura-t-il du bleu aujourd’hui
Je parle du ciel
Pas de ton visage
Qui n’en manque pas
Je téléphone
Je signale
On vient frapper à ta porte
Non non tout va bien dis-tu
Dissimulée derrière ton épais maquillage
Quand mon impuissance me pèse
Pour soulager mes orages
Je cherche du bleu
Là-haut
Pour ouvrir l’horizon
De tes jours trop sombres
**
Père Noël
Plongée dans l’hiver
En guirlande ma barbe
Se pare de givre
Une capuche pour hôte
Père-noël ambulant
Les enfants me poursuivent
De colère mes joues
En sont rouge pivoine
Et se fondent au décor
Je n’ose plus sortir
Que bien emmitouflé
Ah vivement l’été
**
Cueillette
Flambeur de coquelicot
Il faudrait laisser aux fleurs
Le temps d’embraser les collines
Plus il consomme
Plus il se consume
Avant même que le champ
Brulé par le soleil
Ne soit plus que paille
Pendant que le peintre immortalise
Je rêve d’un bouquet
Je résiste je résiste
Mais
Avant que le tableau ne soit sec
Je cueille
Dans mes mains les pauvres tiges
Fléchissent
Et le pétale triste
Me fait la gueule
Panique
Nos rêves désordonnés
En quête de réel
Sont en panique
Qu’avons-nous besoin
De dévisager le monde
Sous l’angle des vacances
Est-ce notre seule ambition
La mer et la plage
Sous un soleil exotique
Cette envie d’ailleurs
Fait gémir les jours
Qui pourraient être heureux
Certes du plus profond des âges
Nous sommes nomades
Alors marchons
Marchons avec nos jambes
Pour aller voir de près
Ce qu’il reste de nous
**
Vibration
Qui écoute la vibration des arbres
Se sait vivant
Dans le silence
La pulpation du sang
Et c’est un chant d’oiseau
Qui arrive aux oreilles
À l’aube les étoiles
Dispersent les rêves
Qui peut les retenir
Se sait vivant
Et c’est d’un battement d’aile
Qu’alors il s’éveille
Oh je l’entends
La rosée qui s’évapore
Elle est comme un baiser
Sur ma peau alanguie
La terre est là
Qui murmure son chant
L’instant est un poème
Où se niche le jour
Je sais que ma parole
Est une éternité
Jetée aux quatre vents
Et je me sens vivant
**
Oh ce spleen des jours
Sur le blafard de ton visage
Que tu promènes sur le trottoir
La ville clignote des vitrines
Sur l’écran noir de tes pensées
Tu cherches une éclaircie
Je suis souvent cet homme
Qui erre sans autre but
Que de croiser un regard
**
Prairies grasses
Arrachées à l’enfance
Couvertes de pavillons
Une tondeuse herbivore
Broute bruyamment le gazon
Bien au sec sur la colline
Des vaches mastiquent une mixture
Où sont les fleurs
Il y en a sur l’étiquette
De quoi rassurer le quidam
Sur le bien-être animal
Et vous pauvres mal-lotis
Le saviez vous
Vous êtes en zone inondable
**
Aube immense
Bleue de promesses
Aux bruissements d’espoirs
Une envolée d’oiseaux
Dérange quelques feuilles
Dans la clarté diffuse
Le ciel affute ses couleurs
Flairant le vent
Un nuage aère
Sa laine blanche
Une rosée fidèle
Lèche l’herbe des prés
Encore un pied dans la nuit
J’avance vers la lumière
**
Feuilles d'arbre
Qui froissent le silence
Mon corps frémit
D'une sève nouvelle
Mes yeux virent au vert
Et le jour murmure
Dans mon oreille
La parole du vent
Jeté à l'abandon
Un baiser dépose
Sur mes lèvres offertes
Son délice d'amour
Mon cœur tambourine
Son poème de sang
Pour les mille visages
Que feuillette le vent
Posé sur une feuille
Qui résiste à l'automne
Le silence me porte
Plus loin qu'une promesse
Nous ne savons plus respirer
La machine marche
Inspiration expiration
Marche en roue libre
Sans y penser
Un acquis que personne ne met en cause
Mais nous ne savons plus respirer
Sentir les nuances de l'herbe
La saveur du sel dans les embruns
La fraîcheur vivifiante du matin
L'humidité de l'air sous la pluie
L'humus le tendre humus fleur de terre
Non nous ne savons plus respirer
Que l'air pollué des villes
Nos narines s'égarent
Dans des senteurs artificielles
Nous nous étouffons
Consciencieusement
Avec application
Enfants modernes de l'industrie
Nous ne savons plus respirer

© images Internet

Les poésies de Marcel Faure
Mai 2025
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la poésie de Marcel ... un cadeau, une magie ... et j'adore !❤️