Johann Pachelbel
- Ginette Flora Amouma

- 29 déc. 2024
- 3 min de lecture
C'est un compositeur allemand de la période baroque, organiste de son état, né à Nuremberg en 1653, pense-t-on car les historiens ont une moue dubitative quant à la date de naissance de Pachelbel. Il décède en 1706 après avoir commencé très tôt sa carrière musicale.
Il met un terme à ses études musicales faute de moyens mais il obtient une bourse qui lui permet d'assister à des cours d'orgue.
Il devient organiste dans les églises et itinère dans plusieurs villes allemandes. Il devait composer une œuvre chaque année pour l'église.
En 1677, il rencontre la famille Bach avec laquelle il noue une solide amitié. Il est l'un des compositeurs baroques dont l'intelligence musicale a beaucoup influencé les divers grands noms de la période baroque comme Haendel. La mouvance baroque ne recherche pas l'émotion. C'est une esthétique irrégulière et contrastée, se produisant par contraste de notes claires et de notes sombres. De cette technique se dégage une musique d'une grande richesse d'écoute.
Pachelbel est connu pour son fameux Canon et gigue en ré majeur ( composition pour trois violons et basse continue voire obstinée ) restreint sous l’intitulé de Canon de Pachelbel.
La basse continue est une écriture de notes graves pour un instrument.
Le canon de Pachelbel est une de ses compositions les plus célèbres, traditionnellement joué pour l'accompagnement de la marche nuptiale de mariage.
L'œuvre est une série de variations en canon sur une basse obstinée, rappelant l'art des musiciens de ville, du genre ménestrels qui arpentaient les rues en chantant des accords sur divers instruments. Elle commence par une ligne mélodique de basse, la basse obstinée. Par dessus cette basse, on entend un violon qui joue sur un motif repris par un autre violon. Un 3ème violon entre dans la danse et son jeu est décalé à chaque réintroduction de la mesure. C'est cette écriture en imitation avec un thème joué en décalé qui est nommé le Canon qui signifie " procédé technique" en grec.
Le principe du Canon consiste à avoir la même musique mais jouée en décalant de deux mesures à chaque reprise. Il résulte une mélodie douce, se prêtant à toutes les rêveries.
Cette forme musicale, Pachelbel l'a rendue célèbre avec son Canon composé en 1680.
Très populaire, ce morceau a été vulgarisé et arrangé plusieurs fois pour les instruments des plus divers et dans les styles les plus variés. Pachelbel n'aurait jamais imaginé qu'une pléthore de musiciens s'inspireraient de son "Canon" durant les siècles à venir.
L'aria de Bach, le "Erbarme dich" (Seigneur, aie pitié de moi), de la seconde partie de la Passion selon St Matthieu dans le passage "des larmes de Pierre" s'en inspire quand Jésus dit à Pierre :
"Avant que le coq ne chante, tu m'auras renié 3 fois en affirmant que tu ne me connais pas".
J.S.Bach compose un morceau inspiré des 8 accords du canon de Pachelbel pour traduire le sentiment de culpabilité et de repentir de Pierre.
L'adagio en sol mineur d'Albinoni puise sa très célèbre et déchirante mélancolie de ce même canon.
Moult airs populaires de la variété française s'en inspirent également comme :
- "la maladie d'amour" de Michel Sardou, "le temps de vivre" de Georges Moustaki, "le tout s'en va déjà" d'Alain Barrière.... et Bécaud et Polnareff ...
- et quant aux anglo-saxons, il y a "le rain and tears" d' Aphrodite's Child, repris par Demis Roussos. Les Beatles aussi y ont fait une incursion, pas moins de 26 chansons ont repris les accords du canon de Pachelbel.
Les arts cinématographiques n'ont pas manqué d'évoquer la mélodie dans leurs créations.
L'étude de sa structure permet de classer le morceau dans la lignée des " ostinatos " comme le boléro de Ravel.
Voici comment les mélomanes parlent du " Canon de Pachelbel" :
- la basse continue formée d'un violoncelle et d'un clavecin présente un ostinato jouant 28 fois les deux mêmes mesures d'accompagnement très simple.
- et un thème simple de 4 mesures et ses 12 couplets joués par les trois violons en décalage des deux mesures c'est à dire en canon à trois voix.
Son œuvre
Elle comporte des centaines de pièces; elle est repérable grâce à l’usage que fait Pachelbel du contrepoint, une reprise de la mesure répétée au dessus de la note pour orchestrer la note aux modulations, répétée sur un crescendo marqué.
Il a composé des pièces pour orgue
Des Magnificats
Des chaconnes, fugues, toccatas
Des sonates pour violon
Des œuvres vocales, cantates, motets et messes
Mais de Pachelbel, on ne retient et on ne s'arrête que sur son Canon qui éclipse les autres oeuvres du compositeur et fait de son canon un tremplin pour l'âme aspirant à connaître l'absolu. Une douceur se dégage, une sorte de grâce se prolonge et quoi encore d'indicible qui incite les musiciens à explorer encore le canon de Pachelbel ?
Chronique de Ginette Flora

Décembre 2024




J'adore ce musicien ... magnifique, merci Ginette ... ❤️
Une fois de plus, un non-hasard. Alors que j'évoque Marc-Antoine Charpentier, voici que tu nous présente un quasi contemporain, Johann Pachelbel et que Michel Bellini, dans son blog, rend hommage à J.S. Bach et à sa messe en Si mineur !