Gracia et Maddalena ou les compositrices de la Renaissance
- Ginette Flora Amouma

- 9 févr.
- 2 min de lecture

On parle peu des compositrices de la Renaissance et pourtant elles ont contribué à poser les premières pierres de leur talent.
Deux d’entre elles sont les pionnières du courant musical féminin occidental pour avoir accédé à la publication de leurs œuvres.
C’est Gracia Baptista
et Maddalena Casulana

Gracia Baptista 1540-1558, a vécu à Avila (Espagne ).
Elle est la première compositrice de l’époque dont l’œuvre est publiée.
Elle entre en religion pour pouvoir aisément s’adonner à sa passion qui est la musique. Elle accompagne les services religieux de sa Congrégation en jouant de l’orgue et du clavecin.
En 1557, elle compose « conditor alme » , qui est édité et publié.
C’est une partition pour 3 voix.
Dans l’anthologie des compositeurs espagnols de la Renaissance au milieu des noms comme Cabezon, Palero, Mudarra, Narvaez ... , elle est la seule femme qui figure bravement au milieu de ses homologues masculins.
La pièce a été plusieurs fois enregistrée de nos jours, interprétée à l’orgue ou au clavecin.
Cette pièce a été composée selon les codes de la composition musicale de l’époque où le contrepoint a une place quasi omnisciente.
Maddalena Casulana 1540-1590est née en Toscane ( Italie)
Compositrice, luthiste et chanteuse italienne de la Renaissance.
C’est la 2ème compositrice occidentale féminine à avoir été publiée après Gracia Baptista.
En 1566, elle compose 4 madrigaux « Il desiderio »
C’est son premier livre de madrigaux.
Ensuite de 1570 à 1786, elle publie d’autres recueils de madrigaux.
Elle dédie ses œuvres à Isabelle de Médicis.
Sa dédicace est restée dans les annales de la musicologie occidentale :
« Je veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette profession de musicienne, l'erreur que commettent les hommes en pensant qu'eux seuls possèdent les dons d'intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes. »
Son style
Maddalena quant à elle fait un usage modéré du contrepoint.
Une cinquantaine de ses madrigaux ont traversé les siècles.
Le madrigal " Mon cœur ne peut pas mourir " est son œuvre la plus écoutée et la plus connue.
C’est « morir non puo il mio cuore »
(Mon cœur ne peut pas mourir)
Ecoutons un autre madrigal !
En 2020, des parties de son livret de 1583 ont été retrouvées par la musicologue Laurie Stras à Moscou.
Ginette Flora
Février 2025




Superbe et encore une découverte ! Merci à toi ..❤️