Cette autre frayeur
- Ginette Flora Amouma

- 16 mars
- 1 min de lecture

Non pas la peur de l’incertain, de la fontaine vide,
Obscurci d’un néant aigri qui empoisonne
Non plus la fuite devant les saisons mortifères
Mais la frayeur de perdre l’origine et les champs sans ruines
Quand il était là pour lui tenir la main
Quand elle était auprès de lui pour retenir son dessein
Dans ses bras et dans ses yeux
Quand elle et lui marchaient
Non pas d’un même pas
Mais d’une même foi
Cette autre frayeur est celle qui les unissait
Si la peur parvient à frelater la terre
Ce n’est pas la crainte de partir ou de perdre
Non plus le tourment de laisser un labeur sans lendemain
Mais la peur de ne plus recevoir du jour incessant
La première étincelle qui a éclos la conscience
Quand il venait la surprendre
Quand il arrivait comme s’il l’attendait
Quand elle vivait de savoir qu’il viendrait
Cette autre frayeur est celle qui les embellissait
Et elle s’enivre d’une joie perdue la peur qui caracole
Sautille dessus les barrières dessus les bornes chiffrées
Ce n’est pas cette peur qui comprime les cœurs
Quand elle et lui se trouvent à l’orée d’un cratère
Et perdent à tout jamais le pays d’où ils émergeaient
C’est l’autre frayeur celle qui les rend si indomptables
© Lexica art free / aquarelles de fleurs
Ginette Flora

Mars 2025




Quelle belle histoire !
Chère Ginette, tu me pardonneras, je le sais, ce petit jeu de mots ! Mais l'éclat et l'élégance de ta plume ont été le vecteur d'une belle frayeur ! ^^ Une excellente soirée à toi ! ^^