Boléro de Maurice Ravel

© Etsy.com / Aquarelle Portrait de Maurice Ravel

C’est un compositeur français né à Ciboure ( commune des Pyrénées-Atlantiques ) en 1875 et mort à Paris en 1937.

Avec Claude Debussy, l’auteur de Pelléas et Melisande, Maurice Ravel est une autre figure qui influence la musique française  du début du XXème siècle.

Le boléro est une musique de ballet pour orchestre, composé en 1928. La danseuse russe Ida Rubinstein commande un ballet de caractère espagnol pour la chorégraphie qu’elle interprète dans un ballet, une  prestation qu’elle voudrait accompagnée d’une musique harmonieuse.  

Ravel, un peu indécis qui n’a composé qu’une valse en 1915 fait des recherches pour arriver à se rapprocher le plus près possible des desiderata de la commande. Il s’inspire du folklore espagnol pour introduire une tonalité ibérique.

C’est un mouvement de danse au rythme et au tempo invariable et à la mélodie répétitive. Ce qui varie, ce sont les effets  d’une gradation, un crescendo que les instruments à vent et à cordes reprennent en allant de l’un à l’autre de leurs différents instruments,  tandis que les percussions martèlent obstinément, ce qui crée une atmosphère obsessionnelle.

A l’origine, Ravel concevait l’œuvre comme un exercice d’orchestration. Le leitmotiv particulier  de cette mélodie connaît un succès rapide à tel point que de Ravel, on dit le Boléro de Ravel, une musique savante, une forme inhabituelle, hybride, dans un répertoire de musique classique  qui masque les intentions véritables de l’auteur. De multiples études ont été faites quant à l’interprétation exponentielle   de l’œuvre.

La place du Boléro dans l’œuvre de Ravel

Le boléro sonne le glas d’une existence vouée à la musique car miné par une grave maladie  qui le condamne au silence, Ravel n’a plus que quelques années à vivre.   

Il est habité par une frénésie qui lui fait composer ses dernières pièces. C’est ainsi qu’après le boléro en 1928,  il a juste le temps de composer :

- le menuet antique en 1929

-  un billet Daphnis et Chloé

-   2 concertos pour la main gauche en sol majeur ( 1929-1931)

- une orchestration pour des tableaux d’une exposition d’après la suite pour piano de Moussorgski.

 La danse

 Le boléro est une danse traditionnelle andalouse.

Au théâtre, il est présenté sous son nom de danse du ballet « Boléro ». Le spectacle comporte 3 scènes chorégraphiques avec l’œuvre Boléro de Ravel, outre les pièces de Honegger, Bach, Milhaud.

Ida la danseuse russe  danse sur une chorégraphie dont le rythme suit la musique du boléro, intense, uniforme, obsessionnelle.

Chaque représentation est un succès. La musique exprime ce que suggère le ballet. C’est une danseuse dont la présence éblouit les hommes rivés à son charme sensuel. 

Au concert,

 La version de concert est créée en 1929.

 Ce fut aussi un succès. Les chefs d’orchestre de l’époque le jouèrent dans le monde entier.

 Un disque   fut gravé, un 78 tours en 1930.

 L’accueil des critiques musicaux est unanime.

«  Un exercice de virtuosité instrumentale »   dit un critique.

 20 variations rythmiques, 20 fois le même motif avec une reprise qui va d’un instrument à l’autre, instruments  à vent, à cuivre, à cordes et percussions, dont la scansion laisse pantelant.  

Il est tout aussi important de connaître l’envers de la critique pour mesurer l’emprise qu’exerce le Boléro de Ravel. Un critique dit :

"Un petit rien .... qui dure trop longtemps"

Un regard sur la structure du boléro

L’œuvre débute par un pizzicato ( des cordes pincées avec les doigts ) et par la caisse claire ( tambour plat ) C’est l’élément rythmique de 2 mesures répétées 169 fois par le tambour tout au long de la pièce et qui évoque les castagnettes. C’est un ostinato.

C’est l’élément rythmique.

Ensuite vient la mélodie en 2 fragments de 16 mesures répétées 9 fois. Les 2 fragments sont les deux thèmes A en Do majeur  et B en  mi mineur.  Ces deux thèmes sont répétés de plus en plus fort  en un long crescendo.

Ce crescendo s’opère  par un changement d’indication de nuances ainsi que par l’ajout successif d’instruments. 

Le morceau dure environ 17 minutes.

L’accompagnement  marque les 3 temps de la danse, c’est l’accompagnement du guitariste.

Ces 3 éléments, le rythme ( le tambour pour deux mesures) , la mélodie avec 2 thèmes de 16 mesures répétées 9 fois et l’accompagnement en 3 temps, ne varient pas.

La répétition de ces 3 éléments en Do majeur crée une tension qui ne se libère qu’à la conclusion, à la faveur de la modulation  en mi majeur. L’œuvre s’achève dans un "tutti " au volume sonore impressionnant.

La variation est tout l’intérêt de l’œuvre car elle repose sur le jeu du timbre des instruments. La flûte solo du départ s’enrichit de la superposition des différents instruments générant un effet de crescendo orchestral.

C’est la variation orchestrale.

Les instruments à vent varient : flûte, clarinette, basson, hautbois, saxophone, trompette, piccolo, cor...

On entend les instruments à cordes, violon, alto, violoncelle et harpe reprendre les thèmes.

Les instruments à cuivre  suivent   avec le cor, le tuba et le trombone...

Les percussions sont au nombre de 2 tambours, de cymbales  et d’un tam-tam.

L’influence andalouse est perceptible. La même mélodie répétée fait de cette composition une œuvre inédite. Ravel dit qu’il s’est inspiré d’une mélodie populaire arabo-espagnole.

Signification de l’œuvre

Depuis sa composition, cette œuvre est sujette à moult tentatives d’interprétation.

Certains disent qu’il y a quelque chose de transcendant qui n’est plus de la musique.

D’autres relèvent la sensualité issue vraisemblablement de l’influence des danses espagnoles fandango et boléro  d’où le pouvoir suggestif de l’œuvre.

Ce qui est bizarre par contre, c’est qu’on ne se lasse pas  de l’écouter !

Le site de l’éducation est  un guide d’écoute de la musique  et de son enseignement. Il est d’un très bon accompagnement pour mieux comprendre les organes d’une  composition musicale.  

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Ginette Flora

Février 2025